Notre histoire "conte", épisode 1 : Abdelmalek Sayad, sociologue algérien de renom et grand chercheur

La résidence Abdelmalek Sayad honore un sociologue majeur des questions d’immigration et directeur de recherche au CNRS. Son nom et son travail résonnent particulièrement à Nanterre, terre historique d'accueil des migrations.

Instituteur à la casbah d’Alger, puis universitaire, Abdelmalek Sayad émigre en France en 1963, dans une période où les "bidonvilles" sont nombreux en région parisienne, et notamment à Nanterre. Occupant d’abord plusieurs petits boulots, Abdelmalek Sayad rejoint le Centre de sociologie européenne, puis le CNRS en 1977, où il devient directeur de recherches en sociologie.

Son œuvre, qui s’étend sur près de 40 années d’enquêtes et une centaine de publications, a très largement contribué à faire évoluer les regards sur les phénomènes migratoires. Fin connaisseur de la communauté nord-africaine en France, sa complicité avec le grand sociologue Pierre Bourdieu a ouvert de multiples perspectives dans le domaine de la recherche sur la migration, aux chercheurs qui ont suivi.

Abdelmalek Sayad consacre ses recherches aux «  personnes déplacées  ». Il rappelle qu'ils sont aussi, et avant tout, des émigrés et que l'on ne peut comprendre leurs destinées qu'à condition de mobiliser tout un capital de connaissances ethnologiques et sociologiques sur leur pays d'origine, des connaissances qu’il a lui-même accumulé lors de ces années d’enquêtes à Alger.

Son nouveau regard humain sur la question des migrations, sa trajectoire singulière, son parcours ancré à la fois dans son pays d’origine et en France, ont permis de décrypter une période essentielle de notre ville et de notre pays

Au moment où les migrations internationales donnent lieu à controverses, nul doute qu’Abdelmalek Sayad figure parmi les plus beaux exemples de la formidable richesse apportée par la mixité.

Dans le secteur du Mont-Valérien, au sein de l'écoquartier Sainte-Geneviève la résidence de la Coop’ Abdelmalek Sayad, construite en 2011, compte 71 logements. Répartis sur quatre halls, elle est alimentée par un réseau de chaleur à énergie renouvelable.